[QUESTION] «N'avez -vous pas le sentiment d'être un «miraculé» ?[REPONSE] Je pense que oui. En fait, je suis une sorte de miraculé...[QUESTION] Comment avez-vous vécu ces heures d'attente ?[REPONSE] Assez bien. Mais sur le moment, pas trop. Je ne pensais pas à grand chose. Au début, j'ai eu peur, mais après, je me suis fait une raison. Je ne pensais à rien, à personne. Je n'avais qu'une chose en tête : que l'on me dégage le plus rapidement possible. A un moment, j'ai simplement demandé à parler avec mon patron. Pour savoir s'il était toujours là, et pour qu'il me soutienne moralement.[QUESTION] Vous n'avez pas de douleur, de séquelle particulière ?[REPONSE] Non, apparemment aucune.
J'ai eu de la chance de m'en tirer sans trop de dégâts.[QUESTION] Vous souvenez-vous des secondes qui ont précédé l'accident ?[REPONSE] Non, pas très bien. Cela s'est passé tellement vite. Je me souviens que j'ai glissé, que toute cette terre est tombée sur moi.
Après, c'était comme un grand trou noir...[QUESTION] Aviez-vous la tête sous la terre ?[REPONSE] Tout à fait. Heureusement, le niveau de la terre s'est arrêté juste à hauteur de ma tête.
Quelques centimètres de plus, et je ne pouvais plus respirer.[QUESTION] Avez-vous l'impression que l'accident, sur ce chantier, aurait pu être évité ?[REPONSE] Non, on n'aurait pas pu l'éviter. On faisait totalement confiance au terrain. Personne n'a fait d'erreur. Et si ça avait du s'ébouler vraiment, ça l'aurait fait avant.