[QUESTION] Comment se prépare une candidature à l'organisation de JO ?[REPONSE] «Il faut d'abord constituer le dossier technique. La France a une expérience importante avec Albertville et le Mondial de football. Elle avait aussi parfaitement organisé le Congrès du centenaire du CIO en 1994, très important pour l'olympisme moderne. Bref, en 1985, nous disions «on saura faire», aujourd'hui nous pouvons affirmer : «on sait faire». Mais c'est après que tout commence : il faut vendre la candidature à l'extérieur. Ce qui implique de connaître tous les membres du CIO, les voir un à un, pour les persuader des atouts de sa ville, en suggérant les problèmes qui peuvent surgir de candidatures adverses. Il faut aussi cibler son action. Par exemple, j'avais peu rencontré les délégués d'Amérique du sud, par avance acquis à Barcelone.»[QUESTION] Les conditions de cette «compétition» entre villes ont-elles changé ?[REPONSE] «Le découplage entre les JO d'hiver et d'été est très important. Paris avait contre elle la ville d'Antonio Samaranch, Barcelone, mais aussi Albertville, candidate aux jeux d'hiver. Jacques Chirac, devenu premier ministre en 1986, s'est transformé en avocat des deux candidatures, qui ne pouvaient évidemment pas se combiner.» «Aujourd'hui les membres du CIO sont beaucoup plus individualistes. L'ère des grands blocs (pays de l'est...) et des votes massifs est finie.» «L'élection du successeur de Saramanch à la présidence du CIO, lors de la même session à Moscou en 2001, brouille indirectement les cartes. Ce sera un élément de cette diplomatie planétaire».[QUESTION] Paris a-t-elle des chances réelles face à Pékin ?[REPONSE] «Il faut avoir une voix de plus que le voisin. C'est comme ça que Sidney l'a emporté sur Pékin. Paris avait eu 23 voix contre 47 à Barcelone. Nous avions fait le maximum.» «S'il n'y avait pas Pékin, la tâche serait plus aisée, c'est sûr. Mais de toute façon, il y a toujours un adversaire redoutable ! Nos adversaires feront valoir l'alternance des continents, après Athènes en 2004. Nous pourrons évoquer le parallèlisme du début du siècle (1896 Athènes, 1900 Paris), souligner que nous n'avons plus eu de JO d'été depuis 1924. Ce sera difficile, mais il faut y croire».