[QUESTION] Les premiers accords sur les 35 h ont créé ou sauvegardé 50.000 emplois. Etes-vous toujours aussi hostile aux 35-h ?[REPONSE] Bernard Boisson : Oui et nous contestons les chiffres annoncés. Ils mélangent emplois créés et sauvegardés, ou encore les emplois des entreprises publiques comme EDF. Selon nous, il n'y a eu que 15.000 créations d'emplois dans le privé avec les 35-h. Et encore, on est incapable de distinguer ceux qui auraient été créés de toute façon et ceux qui sont dus aux 35-h. L'an dernier, le secteur productif a généré 300.000 emplois grâce à la croissance. En comparaison, les 15.000 emplois des 35-h sont dérisoires. Le seul point positif de la loi, c'est qu'elle a entraîné la signature d'une soixantaine d'accords de branches professionnelles concernant 8,5 millions de salariés. Les dispositions contenues dans ces accords doivent être intégralement reprises dans la seconde loi.[QUESTION] Avec les 35-h, beaucoup d'entreprises introduisent la flexibilité du travail, qui compense la réduction horaire...[REPONSE] La flexibilité ne compense jamais totalement ce surcoût. Et toutes les entreprises ne peuvent pas introduire la flexibilité. Les sociétés soumises à des horaires d'ouverture pour leurs clients n'ont pas de marge de manuvre. En revanche, les entreprises qui ont une production saisonnière ou des carnets de commande soumis aux aléas économiques peuvent gagner de la productivité avec la flexibilité. Ces situations différentes créent une distorsion de concurrence. Et il vaut mieux affecter les gains de productivité à la conquête de nouveaux marchés plutôt qu'à la baisse du temps de travail.[QUESTION] Mais les allégements de charges sociales ne compenseront-ils pas le surcoût des 35-h sur les bas salaires ?[REPONSE] Tout le monde sait que pour lutter contre le chômage, il faut baisser le coût du travail. Or, le premier effet de la loi des 35 h est de le majorer de 11,4 % au niveau du SMIC ! C'est incohérent. Ensuite, on cherche à compenser ce surcoût en créant des impôts nouveaux sur le secteur productif le plus taxé d'Europe (Suède mise à part), en inventant un système d'une invraisemblable complexité. Cela aura des conséquences négatives sur l'activité économique et l'emploi.
[QUESTION] Les premiers accords sur les 35 h ont créé ou sauvegardé 50.000 emplois. Etes-vous toujours aussi hostile aux 35-h ?[REPONSE] Bernard Boisson : Oui et nous contestons les chiffres annoncés. Ils mélangent emplois créés et sauvegardés, ou encore les emplois des entreprises publiques comme EDF. Selon nous, il n'y a eu que 15.000 créations d'emplois dans le privé avec les 35-h. Et encore, on est incapable de distinguer ceux qui auraient été créés de toute façon et ceux qui sont dus aux 35-h. L'an dernier, le secteur productif a généré 300.000 emplois grâce à la croissance. En comparaison, les 15.000 emplois des 35-h sont dérisoires. Le seul point positif de la loi, c'est qu'elle a entraîné la signature d'une soixantaine d'accords de branches professionnelles concernant 8,5 millions de salariés. Les dispositions contenues dans ces accords doivent être intégralement reprises dans la seconde loi.[QUESTION] Avec les 35-h, beaucoup d'entreprises introduisent la flexibilité du travail, qui compense la réduction horaire...[REPONSE] La flexibilité ne compense jamais totalement ce surcoût. Et toutes les entreprises ne peuvent pas introduire la flexibilité. Les sociétés soumises à des horaires d'ouverture pour leurs clients n'ont pas de marge de manuvre. En revanche, les entreprises qui ont une production saisonnière ou des carnets de commande soumis aux aléas économiques peuvent gagner de la productivité avec la flexibilité. Ces situations différentes créent une distorsion de concurrence. Et il vaut mieux affecter les gains de productivité à la conquête de nouveaux marchés plutôt qu'à la baisse du temps de travail.[QUESTION] Mais les allégements de charges sociales ne compenseront-ils pas le surcoût des 35-h sur les bas salaires ?[REPONSE] Tout le monde sait que pour lutter contre le chômage, il faut baisser le coût du travail. Or, le premier effet de la loi des 35 h est de le majorer de 11,4 % au niveau du SMIC ! C'est incohérent. Ensuite, on cherche à compenser ce surcoût en créant des impôts nouveaux sur le secteur productif le plus taxé d'Europe (Suède mise à part), en inventant un système d'une invraisemblable complexité. Cela aura des conséquences négatives sur l'activité économique et l'emploi.