[QUESTION] Quelle carrière ovale le président d'un club d'Elite 1 que vous êtes aujourd'hui at-il derrière lui ?[REPONSE] Au rugby, j'y suis venu par les rangs des Coquelicots de Montech, en cadets 1e année.
Cette année là, nous avions fini dans une poule à 3 avec Langon et l'USAP. Et pour les jeunes montéchois que nous étions, jouer à Aimé Giral était une aventure fabuleuse...[QUESTION] Dans la foulée, vous partez à Montauban...[REPONSE] Oui, en cadets 2e année, pour me retrouver au centre de l'attaque de l'USM en équipe première à 19 ans, en 1965.[QUESTION] Le premier match, un bon souvenir ?[REPONSE] Surtout un bon derby, à Beaumont ! En face, il y a avait Guy Pecou, actuel président de la CCI... J'avais marqué un essai... refusé. Et ce jour-là peutêtre ai-je été un peu personnel, guidé par mon envie de jouer.
Loulou Blanc et Jean Sirac, dans les vestiaires m'avaient dit «petit, on va t'acheter un ballon !».[QUESTION] Et 1967 ?[REPONSE] J'ai fait toute la saison mais je me suis blessé avant les 16èmes. Pour la finale, j'étais sur le banc... C'est la vie ![QUESTION] Cette année là, n'aviez-vous pas joué contre les Montois ?[REPONSE] Je m'en souviendrai toujours. Je faisais la paire avec Sahuc et en face, il y avait, entre autres, Larrouy et Guy Boniface. Nous avions fait match nul 8 partout....[QUESTION] Puis un jour, vous avez décidé de vous investir en qualité de dirigeant...[REPONSE] En 1973, j'ai pris un peu de recul, notamment pour développer mon entreprise de transport en cars. Et le virus m'a repris en 1986 ![QUESTION] Pas terrible comme contexte ![REPONSE] Pas vraiment, il y a avait des problèmes et je suis arrivé l'année de la descente. J'ai d'abord été trésorier aux côtés de Francis Bourgade. Je me suis retrouvé président en 1992, cette fois après la descente... en Groupe B. Ce jour-là, autour de la table, il n'y avait pas grand monde.
Seul Serge Gros était resté...
Tout le monde s'échappait. Puis c'est reparti, et les gens sont revenus. Côté joueurs, c'était comme un pari. Avec une règle d'or : ne jamais se mentir. Et les Landes, Sergeev, Dussan, Faragou, Pémeja, Blanc, etc... ont constitué un noyau solide. C'est d'eux que tout a recommencé.[QUESTION] Vous passez pour quelqu'un de pondéré, et surtout attaché à quelques valeurs...[REPONSE] L'important, c'est de comprendre sans parler... Et ce qui est important, c'est la fidélité. Je crois aux hommes. Et quand on choisit des gens, on va au bout avec eux, dans les bons comme dans les mauvais moments, en allant à fond de ce qu'on veut faire sans jamais quitter la ligne qu'on s'est fixée. Il y aussi la simplicité.
Toujours avoir envie d'être le plus fort sans jamais le montrer... Tout cela dans le respect des gens et en restant soimême.[QUESTION] Aujourd'hui, l'heure est à la sérénité ![REPONSE] Après des années de galère, peu soutenus, nous avons fait un bon en avant. Et je suis persuadé qu'à plus long terme, l'USM peut un jour retrouver une position dans les sommets du rugby français. Nous ne manquons pas d'atouts. Il faut être ambitieux... et se perfectionner. La vie est un combat.
Celle d'un club aussi. Il y a un destin, un livre et cette année c'était la page de l'USM... Et quand je vois des gens heureux, comme dimanche dernier, ça m'encourage.[QUESTION] Est-ce dire que vous ne prendrez pas le recul que vous envisagiez ?[REPONSE] Oui. J'arrêterai le jour où on me fera comprendre que je n'apporte plus rien. Or ces derniers, il y a des gens qui m'ont donné des chèques en blanc...[QUESTION] Un mot sur le finale ?[REPONSE] Elle appartient aux joueurs et aux entraîneurs. Ils seront des milliers à les encourager à Armandie. Alors j'espère seulement que pour tous, la fête sera totale !