[QUESTION] L'exclusion, c'est quoi pour vous ?[REPONSE] : «Je prendrais les paroles qu'a prononcé une petite fille : un exclu, c'est quelqu'un qui bascule, et qui n'arrive pas à se rattraper. C'est quelqu'un qui ne peut plus vivre normalement. Aujourd'hui l'exclusion peut toucher tout le monde, elle est durable dans le temps. Il est regrettable que les riches puisent se passer aussi facilement des pauvres, mais on est dans un pays compétitif. Il faut combattre tout cela».[QUESTION] Que pensez-vous de la guerre dans le Kosovo ?[REPONSE] : «J'ai été signataire d'un texte contre les frappes. La guerre ajoute aux épreuves. Les armes sont l'aveu d'un échec. Il va être difficile de sortir maintenant de ce conflit. Il faudra négocier avec tout le monde, mais il y aura du gâchis».[QUESTION] Quel sera l'événement qui restera pour vous le plus fort de ce XX-e siècle ?[REPONSE] : «Incontestablement, la chute du mur de Berlin. Cette disparition nous fait déjà basculer vers le III-e millénaire. Ce fut la fin de deux blocs, d'une guerre froide. Désormais tout est à revoir, à imaginer autrement».[QUESTION] Qu'attendez-vous du siècle prochain ?[REPONSE] : «Le fléau à combattre, c'est l'injustice qui règne sur la planète toute entière. Le XXI-e siècle sera le siècle de l'écologie, de la création. Notre planète est fragile, il faudra se battre pour sauvegarder la nature. Il y aura des problèmes de surpopulation à résoudre».[QUESTION] L'arrivée de la grande Europe génère-t-elle pour vous des espoirs ou des craintes ?[REPONSE] : «Nous devons mettre en place une Europe des peuples et pas seulement une Europe des finances. Le plus important est que tout le monde puisse vivre ensemble dans l'égalité des droits. On est aujourd'hui tous sur un même vaisseau et tout le monde est concerné par la tempête, pas seulement le capitaine». Monseigneur Gaillot a séduit par ses propos simples. Il a touché le coeur de ceux et celles qui étaient venus à sa rencontre, en toute simplicité.