[QUESTION] Vous n'êtes pas prêt d'oublier cette pénible fin de rencontre à Erevan...[REPONSE] Ma passion a pris le dessus.
Les douze dernières minutes ont bafoué le respect du jeu et l'état d'esprit de l'équipe de France. Tout le monde a eu le sentiment de faillir. Quand on dirige des champions du monde, on est en droit d'attendre que chacun joue jusqu'au bout.
Avant ce laps de temps, il y avait eu 78 minutes, je n'occulte rien. Menée au score, la France a su se retrouver.[QUESTION] Avez vous été décu par certains joueurs ?[REPONSE] Non, ça sous-entendrait que j'ai fait des mauvais choix. Je garde une grosse confiance dans tout le groupe et encore plus à l'égard des champions du monde. Regardez Zidane, il a été exemplaire. Il a été un miroir pour ses partenaires. Je n'ai pas détecté de la suffisance chez mes joueurs, où alors ça n'a pas été sciemment. Mes joueurs sont adultes, je n'en doute pas. Mais sont-ils toujours raisonnables ? Je ne le sais pas. Pourtant adulte et raisonnable doivent aller de pair.[QUESTION] La greffe avec les nouveaux appelés a du mal à prendre ?[REPONSE] Elle s'accomplit petit à petit.
Au travers d'un stage, tu prends la dimension d'un groupe et tu avances peu à peu. On a entretenu l'espérance de la qualification. Arithmétiquement, nous sommes toujours maîtres de notre destin au moins pour accrocher les barrages. Les probabilités se sont même accrues après l'Arménie. Dans le cas contraire, je ne serais plus là et d'autres non plus. Les Mondialistes ont dit : «nous venons pour qualifier la France», pas pour participer afin que notre football garde son image.[QUESTION] A mots couverts, votre discours s'apparente à un procès d'intention.[REPONSE] Ce n'en est pas un. Mais l'Islande, c'est demain. Je ne pouvais pas laisser partir les gens avec un sentiment d'insatisfaction. Mon rôle est de rassembler. La mise en garde était nécessaire. Je n'avais jamais lâché les rênes. Quand je dois intervenir, je ne m'en prive pas. La sélection exige une vigilance de tous les instants. Rien n'est jamais acquis, des joueurs présents contre l'Ukraine étaient absents à Erevan.[QUESTION] Vous pensez à Nicolas Anelka ?[REPONSE] Il était peut-être prématuré de le rappeler. Je l'ai fait en mon âme et conscience. Son nouveau statut l'a perturbé, notamment dans sa dimension athlétique. Au plus haut niveau, ça ne pardonne pas. Sa préparation psychologique n'a pas non plus été épargnée. J'ai voulu le protéger et à travers lui l'équipe de France. Ma confiance en lui n'a pas changé. Il doit continuer à travailler. Il en est conscient.[QUESTION] Peut-on envisager contre l'Islande les retours conjugués de Guivarc'h et Trezeguet, les deux meilleurs buteurs actuels du championnat ?[REPONSE] L'interrogation concernant Stéphane, je l'ai déjà eu avant l'Irlande du Nord. Je pense à lui et à David, même si ce dernier est parfois en proie à de petits pépins physiques.[QUESTION] L'absence de Fabien Barthez, suspendu, débouchera-t-elle sur le rappel de Bernard Lama ?[REPONSE] A valeur égale, les gens sont placés sur un pied d'égalité. Je choisirai celui que je pense être le meilleur à un moment donné.
L'actualité prévaut. Lama a réalisé un très bon début de saison.
Philippe Bergeroo, en homme averti, l'a confirmé au PSG.