[QUESTION] Comment se vit un drame comme celui de lundi ?[REPONSE] Bernard Desteucq : Difficilement. Très difficilement. La maison d'arrêt de Cahors n'est pas un établissement démesuré.
Ici, le personnel a le temps de connaître les détenus. Ce drame a vraiment surpris tout le monde.[QUESTION] Pourquoi une telle surprise ?[REPONSE] Ce détenu, depuis son incarcération, a été vu dans le cadre classique du fonctionnement de la prison par différents intervenants : infirmière, psychologue, surveillant... Il n'était pas très bien mais allait mieux, se montrait plus ouvert, plus communiquant, depuis qu'il avait commencé à travailler à la buanderie une semaine avant son geste tragique. Les minutes qui ont suivi sa découverte, les tentatives de réanimation resteront gravées comme un moment particulièrement pénible. On ne peut pas rester insensible à la mort d'un homme.[QUESTION] Les suicides, en prison, sont en forte augmentation. Pourquoi ?[REPONSE] Le nombre de cas, en proportion, entre l'extérieur et le milieu carcéral était assez stable avant de monter de manière violente cette année. C'est lié, d'abord, à une population carcérale qui évolue. Des gens arrivent en détention dans une grande détresse. Dans certains établissements, le personnel n'arrive pas à faire face. Ce n'est pas le cas de Cahors.[QUESTION] Combien accueillez vous de détenu ?[REPONSE] En théorie, nous proposons 55-places. Notre moyenne de détenus se situe au dessus, avec un taux de fréquentation d'environ 105 %. Mais depuis le décret de grâce présidentiel de juillet, nous accueillons de 40 à 45-détenus.[QUESTION] Cette fréquentation vous permet-elle de travailler dans de bonnes conditions ?[REPONSE] A Cahors, nous sommes dans un établissement à taille humaine. Une petite structure où la prise en compte individuelle, le temps d'écoute des détenus est réelle. Nous pouvons assurer les deux grandes missions de notre administration : la garde mais également la réinsertion.[QUESTION] Quel est le quotidien d'un détenu ?[REPONSE] Il s'articule autour de différents postes : nous avons un atelier qui est géré par la MAEC et qui emploie neuf détenus. La cuisine, la blanchisserie, les taches du service général de l'établissement occupent neuf autres détenus. Nous avons également, pour ceux qui terminent leur peine, des chantiers extérieurs. Et aussi une école avec un enseignant mis à disposition par l'Education nationale.
Quand on additionne l'ensemble, 70 à 75 % de notre population pénale est occupée.[QUESTION] Et les autres ?[REPONSE] Ils bénéficient de promenade deux fois par jour, matin et après-midi. Nous accueillons aussi beaucoup de gens de l'extérieur pour le suivi, les soins et, également, dans le cadre d'ateliers qui préparent la réinsertion.[QUESTION] Quelles sont leurs conditions de vie ?[REPONSE] Nos cellules sont collectives.
De 18 à 22m2 pour quatre à six places. En proportion, par rapport aux cellules classiques qui accueillent quatre détenus dans 9-m2, c'est mieux...[QUESTION] Et l'état de l'établissement ?[REPONSE] Depuis trois ans, notre administration a investi 4-millions de francs. C'était nécessaire. On ne peut pas demander à des détenus de se tenir correctement dans un établissement qui n'est pas à la hauteur. Aujourd'hui, cela va beaucoup mieux et nous avons un outil de travail tout à
[NOTE] ______ (1) Notre édition d'hier.
[NOTE] ______ (1) Notre édition d'hier.