[QUESTION] Pourquoi êtes-vous opposés à la réforme?[REPONSE] Parce qu'aucune évaluation n'a été faite de l'impact de cette réforme. Les gains d'efficacité qui permettent, soi-disant, de redistribuer aux autres services publics, on les tourne comme on veut. Vous avez déjà vu, vous, deux services regroupés et aucune diminution de personnel ?[QUESTION] Vous pensez donc que les emplois ne seront pas maintenus[REPONSE] Prenons deux exemples concrets. Savez-vous que les vignettes auto, délivrés auparavant par la recette des impôts, le seront désormais par les compagnies d'assurance ? Eux appellent ça un gain d'efficacité. Pour nous, c'est de la privatisation du service public.
Autre exemple : le paiement de la TVA par les entreprises au moyen de chèques bancaires.
Désormais, les chèques iront à un centre interrégional d'encaissement. Alors qu'à ce jour c'est l'essentiel du travail quotidien de quatre personnes à Foix, deux à Pamiers et une à Saint-Girons.[QUESTION] Le ministre affirme que la réforme profitera à l'usager[REPONSE] En éloignant l'interlocuteur de l'usager, on ne facilitera pas la tâche de ce dernier. Il faut comprendre que la rapport contribuable-fonctionnaire est du même genre que celui entre particulier et notaire. Il y a besoin d'échanges humains.[QUESTION] Mais un service unique, c'est plus simple[REPONSE] Le mélange des genres est très dangereux. Avant, les impôts calculaient et le Trésor public encaissait. Et il n'y avait pas de suspicion. L'assiette et le recouvrement doivent rester séparés. Et le même principe vaut pour la gestion des communes.[QUESTION] Que proposez-vous?[REPONSE] Nous sommes favorables à un rapprochement physique et informatique des services, quand c'est possible. Mais nous voulons garder la neutralité de chaque opérateur.
Et aussi garder le service de proximité.
Nous refusons d'être des généralistes, des correspondants fiscaux qui ne connaîtront pas les problèmes à fond.[QUESTION] A vous écouter, cette réforme ne va pas dans le sens de la modernité[REPONSE] Au nom de la modernité, on fait tout et n'importe quoi. la vérité, c'est qu'il y a des impératifs d'économies budgétaires.
Et le ministre habille ça comme il peut.