[QUESTION] La tournée précédente vous l'avez effectuée en roulotte, maintenant vous voici en bus avec une équipe importante. Votre nomadisme a-t-il changé de forme?[REPONSE] Il est vrai qu'aujourd'hui, quand le bus roule, on ne monte pas en marche comme avec la roulotte. Je ne peux plus m'arrêter prendre l'apéro chez les gens. Mais dans la vie, il faut savoir distinguer entre le principe de plaisir et le principe de réalité. Cette tournée n'a rien à voir avec le nomadisme, elle est une suite de spectacles planifiée, comme en atteste cette soirée agenaise.[QUESTION] La rencontre avec Garcia-Llorca est-elle revendiquée hautement ou fut-elle fortuite?[REPONSE] Elle s'est effectuée petit à petit et constitue un aboutissement. Je suis à la fois d'Andalousie, de Catalogne, de France. Je ne revendique aucune appartenance si ce n'est celle d'être de partout. Je suis de là d'où je parle. Je ne mens pas. Alors Llorca ce fut un déclic. Puis il y a eu la rencontre avec la danseuse de flamenco qui apporte la touche féminine qui manque au concert. Elle incarne l'élément corporel épuré, le mouvement qui aide la mise en scène à créer l'atmosphère flamenco, faite de la guitare, du chant et de la danse. Le flamenco est une source qui aide à savoir comment se tenir dans la vie, comme l'art.[QUESTION] Vous avez enregistré cet hiver un disque de reprises de chansons françaises et vous ne les avez pas interprétées sur scène hier. Pourquoi?[REPONSE] Ces chansons servent en début de spectacle à créer l'intimité avec le public. Mais pas pour un spectacle en plein air et gratuit. Ici la règle est différente. Le public qui vient souvent n'est pas habitué des concerts. Et quand tout commence, il fait encore jour. C'est pour cela que je me contente de mon répertoire et de celui de Llorca.[QUESTION] Vos engagements, vous les faites passer sur scène?[REPONSE] Ce n'est pas mon propos. Je ne veux pas prendre le public en otage, car il ne peut pas répondre. Et je ne veux pas l'entraîner ailleurs que dans la musique.[QUESTION] Et les vacances?[REPONSE] J'y suis. La vacuité ne s'organise pas...[QUESTION] Satisfait d'être Agen?[REPONSE] J'aurais préféré jouer place de la mairie que dans cet espace qui peut être situé n'importe où au monde. Même s'il n'y avait eu que 1.000 personnes au lieu de 3 ou 4.000, le concert aurait eu plus de cachet. Et comme c'est gratuit, la rentabilité n'est pas en jeu.
Propos recueillis par Jean- Christophe THOMAS.
