______ (1) Selon une enquête réalisée en 1998 par les CAF.
[QUESTION] Quelles raisons motivent la CAF d'aider les familles les plus nombreuses?[REPONSE] Une raison s'impose d'elle- même. Celle de la démographie. Il faut inciter à la constitution de familles de trois enfants et plus, tout simplement pour assurer le renouvellement des générations. Il faut savoir que celui-ci ne peut se faire qu'avec un taux de fécondité de 2,1 enfants par femmes. Beaucoup de freins bloquent cette 3e naissance: le développement de l'activité féminine, l'éclatement des familles, la recherche d'amélioration du niveau de vie. Or, en l'absence d'une politique nataliste, le problème aurait peut- être été plus grand. Il faut savoir que 380.000 familles composées de trois enfants et plus sont aidées et soutenues par ces prestations.[QUESTION] Beaucoup de parents aimeraient avoir un troisième enfant. Cette naissance représente-t-elle réellement un coût supplémentaire?[REPONSE] Un troisième enfant coûte cher. Après cette naissance, la mère doit souvent s'arrêter de travailler. On doit songer à déménager, parfois. Les dépenses augmentent avec l'agrandissement de la famille. La politique du gouvernement va dans le sens des grandes familles. Pour comparaison, une famille de deux enfants reçoit 600 F de la CAF. Dès le troisième enfant, la somme passe à 1.500 F. Les aides aux vacances prévues pour les familles les plus modestes calculées sur le quotien familial, font encore une place privilégiée aux familles de trois enfants. La volonté est donc réelle d'inciter les familles à s'agrandir.[QUESTION] Quel danger menace une société qui fait peu d'enfant?[REPONSE] C'est très simple. A long terme, elle risque de mourir. Les jeunes restent le meilleur intermédiaire pour donner du souffle à un pays. La baisse de la natalité que connaît actuellement l'Europe est inquiétante. Elle se dirige vers un scénario de décroissance naturelle au rythme de 1 % par an. Si cette chute persiste, la population va bientôt basculer au-dessous de 50- 55 ans. Les enfants sont donc absolument nécessaires. Car sans eux, à quoi bon les maternités, les crèches, les écoles, les stades, etc? Ils sont aussi ceux qui peuvent le mieux accueillir les populations extérieures et leur transmettre la langue.[QUESTION] Que faire alors pour inciter le gouvernement à s'intéresser vraiment à la politique nataliste?[REPONSE] Il faudrait déjà lever, chez les jeunes couples, certaines contraintes de garde, d'argent, d'espace, (logement). Soutenir les femmes, afin qu'elles puissent mener à bien leur vie personnelle et professionnelle. Comme en Suède et en Norvège, où il existe un congé parental de longue durée, rémunéré, qui remplace quasiment le salaire antérieur. Avec bien sûr, une part du congé réservé au père. En France, il est dur d'intéresser vraiment les politiques au problème de natalité. En poste, ils oublient bien souvent leurs belles promesses de campagnes électorales. Ne pas oublier, non plus que le fameux trio, anciens actifs, actifs actuels et futurs actifs, reste l'équation idéale d'une société vivante tournée vers le futur.
Propos recueillis par S. G.
