[QUESTION] Peut-on parler de « choc pétrolier » comme en 1973?[REPONSE] On subit un choc pétrolier sans précédent. Pire qu'en 1973. Cela représente une augmentation de 35 % de notre matière première qui elle même représente 20 % de l'ensemble des coûts de revient de nos entreprises. Soit une augmentation de 7 % de nos coûts totaux. A cela, s'ajoutent les éléments sociaux, revalorisation de la convention collective, réduction du temps de travail. Ainsi, nous subissons un choc social qui était programmé et un choc pétrolier non programmé. Deux chocs en même temps, c'est ce qui nous différencie de nos collègues routiers européens.[QUESTION] Votre analyse sur la fiscalité des carburants?[REPONSE] Aucun marché ne peut encaisser une augmentation équivalente à 23 fois l'inflation. Nous ne pouvons plus continuer à payer un produit dont le prix est constitué aux trois-quarts de fiscalité. Avec ce système, même si on nous donnait le produit gratuitement, on continuerait à la payer trois francs! Nos entreprises ne sont pas responsables de la politique de l'OPEP, ni de la faiblesse de l'euro face au dollar mais nous demandons impérativement à l'Etat de desserrer l'étau fiscal..[QUESTION] La pression monte?[REPONSE] Si nous n'obtenons pas satisfaction sur une baisse élevée de la fiscalité sur le carburant, avec un plan d'accompagnement pour les entreprises, il va y avoir une explosion, un embrasement dans la profession. La situation est désespérée dans les entreprises. Il n'y a plus de marge brute d'exploitation mais une insuffisance brute d'exploitation. Nous sommes l'un des rares secteurs dont l'activité croît et la valeur ajoutée baisse.[QUESTION] Concrètement, allez-vous bloquer les routes?[REPONSE] Tout se décidera la semaine prochaine, jeudi normalement, après les conseils départementaux et régionaux de nos adhérents. Nous prévoyons une mobilisation totale mais nous avons aussi la volonté formelle de ne pas gêner les usagers. Peut-être déciderons-nous de bloquer les sites stratégiques...
Recueilli par D. H.