[…] . Ma ville d'adoption n'échappe pas à cela. De violences en poignées de mains sanguines, elle ne s'arrête jamais. Elle bat, elle s'emballe au cœur de l'impudique, mais demeure secrète, du bout des lèvres aux surfaces salies de son odieuse Garonne. Ici, tout est plus grand : les rêves, les tentations libertaires, des coups de gueule aux déceptions. Toulouse n'y peut rien. Elle se laisse vivre, de nous, de ce que l'on y met, aux discrétions, aux agressions[…] . Intime, elle nous écoute ; discrète elle délivre ce qui n'aurait jamais pu sortir de nos cervelles léthargiques, sans ne rien dévoiler, sans tout dissimuler. Et les mystères feront toujours ses forces, au mépris des frontières, insolente jusqu'aux métissages, furieuse à en apprécier enfin de ne plus être une nationalité ou un état civil. Il n'y a plus qu'une foule, unique dans ses battements, semblable dans ses différences ».
Jean-Baptiste P. (Toulouse)