[Courrier à lire en intégralité sur www.madepeche.com] Outre sa formidable carrière, je garderai de cet homme généreux le souvenir d'une belle rencontre à une époque où je travaillais dans le milieu du cinéma. Il venait de tourner ce qu'on appelle un peu vulgairement un « petit » film, mais s'était déplacé pour en faire la promotion et j'avais eu la chance de l'interviewer. Il s'était prêté à ce jeu et avait eu un comportement très paternel avec les quelques personnes présentes. « Mes enfants » nous appela-t-il tout au long de cet entretien… Il est des rencontres qui marquent dans une existence. Celle-ci restera pour moi importante, impressionnante. Elle n'a duré qu'une demi-heure, peut-être moins. Pourtant elle fut à la fois intense et sobre, chaleureuse et pudique. À l'image de bien des personnages qu'il interpréta : le médecin du « Vieux Fusil », le soldat bourru de « La vie et rien d'autre », le voyageur énigmatique de « L'Étoile du Nord » ou la fripouille de René dans la série des « Ripoux ». Une carapace tranquille sous laquelle bouillonnait un volcan en perpétuelle éruption, subtil mélange qui conférait à ses coups de gueule la même intensité, la même crédibilité que ses paroles tendres. Un sacré bonhomme ! Un sacré parcours ! Une sacrée filmo !
