[il s'interrompt] …Attention y'a un radar. C'est Eric qui conduit, le fils de l'auteur de la pièce… DDD : Et Jean, votre fils est dans la distribution, ainsi que Nadine Capri, sa compagne, le théâtre est une affaire de famille ? M.G.: Oui j'emploie quelquefois mes enfants et mes proches, quand ils correspondent aux rôles évidemment. Mais attention ça ne coûte pas un sou à l'Etat, tout l'argent provient des spectateurs, ce n'est pas comme tous ces fils et filles de vedettes qui émargent sur les scènes subventionnées. DDD. Comment parvenez-vous à mémoriser vos rôles ? M.G. : Comment fait le type sur le trapèze volant pour ne pas se casser la gueule ? Il s'entraîne. Moi c'est pareil. Je me fixe un délai pour apprendre mon texte. Il y a des gens qui vont à l'usine ou au bureau, moi je suis chez moi, avec un bon café au lait, j'apprends 20 lignes par jour. En dix jours j'ai 200 lignes dans la caboche, 600 en un mois. DDD. Avec 152 films au compteur, sans compter les téléfilms, pour lequel avez-vous le plus de tendresse ? M.G. : Sans hésitation : « Le juge et l'assassin », qui m'a valu un César. Contrairement au théâtre où le comédien tient tout dans son jeu, le cinéma, c'est l'art du metteur en scène. Un bon metteur en scène peut faire un chef d'œuvre avec des riens. Regardez, « le voleur de bicyclette » avec un bonhomme qui sortait d'une usine, ou « Lacombe Lucien », de Louis Malle, avec un garçon de 17 ans (1), des chefs-d'œuvre. Eh bien avec Bertrand Tavernier, qui est un grand metteur en scène, j'étais bon et j'ai été récompensé. DDD. Quels sont vos plaisirs du dimanche ? M.G. : Souvent je ne le vois pas parce que je joue. Si je ne joue pas, j'aime être chez moi, je traîne, je regarde un peu la télévision, je feuillette des magazines, je caresse mon chat, je caresse ma femme…
