• Tous à confessionTous à confession

[konfesjonal, o] », est ce que l'on nomme une galerie humaine, un musée de créatures aussi seules que vivantes, qui se parcourt à tâtons. Dans un face-à-face entre comédien et spectateur, une forme théâtrale crue et cruelle, comme la définissait Artaud, assaille celui qui ose soutenir le regard de cet autre Lui, être rongé par l'incertitude. L'on pénètre dans un peep-show où une geisha dévoile son corps en même temps qu'elle livre son secret, l'on partage au parloir la solitude d'une femme cherchant une voix, l'on écoute les larmes de celle qui cherche à se laver de toutes ses blessures, jusqu'à ce qu'elle soit prête à recevoir de nouvelles blessures, l'on s'immisce ensuite, confortablement installé, dans la peau du clandestin… D'une confession l'autre, d'une obsession l'autre, le doute exprimé par de terribles et poétiques loghorrées verbales de cette galerie déroutante tombe dans l'oreille avec une suavité déconcertante à ravir. L'amour, la mort, le suicide, la merde, deviennent choses communes, deviennent matière à réflexion. Et c'est au moment où les cloches de la fin de partie résonnent que l'on sent monter la frustration de s'être laissé aller à une déambulation que l'on ne pourra achever. Seul regret de ce spectacle, sans doute le meilleur qui soit passé par la scène du Pari depuis bien longtemps.
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