Georges Martinez est coordonnateur de la Grainerie, à Balma. Il évoque la Ville Culture. Dans la culture, on n'a pas l'habitude de travailler à klong terme, hélas. Toulouse-2013 a déjà été un choc pour nous. Alors évoquer la ville à vingt ans… A travers les projets, on voit les manques toulousains : difficile par exemple d'accueillir les 6000 participants des rencontres de la jonglerie en 2012, pas d'espace, pas de camping.

Il faudrait déborder du cadre trop étroit du Grand Toulouse si l'on veut faire une métropole culturelle, intégrer des réseaux européens (comme ça a déjà été fait avec Eurocités) et nouer des partenariats avec d'autres villes (Saragosse, Barcelone, Bordeaux, Montpellier).

On doit penser en terme de multi-activités, un peu sur le modèle de la scène nationale Lu à Nantes qui ajoute bar de nuit, librairie et magasin de jour ou hammam à la scène proprement dite. Au Mirail, on peut citer la salle de spectacles de l'Université ou le projet Tous en piste sur les arts du cirque.

Philippe Poilleux est président de la Fédération des promoteurs constructeurs de Midi-Pyrénées.

Il y a consensus entre tous les intervenants sur la nécessité de valoriser les espaces publics, les places et placettes, les quais de la Garonne… Sur le reste, architecture, habitat, développement durable, câblage internet, tour ou pas tour, mixité sociale, il y a débat. C'est l'intérêt de la Fabrique urbaine, sur laquelle je me posais des questions au début : cela va permettre de limiter les erreurs, on ne peut faire une ville tout seul dans son coin, pleine des certitudes d'aujourd'hui qui sont les erreurs de demain. La chance de Toulouse d'être un peu en retard c'est de faire une ville intelligence plurielle.

Vincent Defos du Rau représente l'Ordre régional des architectes.

L'ordre a créé un atelier de réflexion dans le cadre de la Fabrique. Plusieurs architectes ont donné des contributions individuelles intéressantes. Celle de Michel Galaviel notamment, architecte et enseignant à l'école d'architecture, qui cible des lieux où il y a potentialité immédiate ou urgence à changer la ville, une quarantaine de « lieux d'ensemencement urbain ».

On peut citer Marengo-Raynal, où on peut créer une gare à dimension TGV avec centre d'affaires en interface avec la ville ; la couverture possible de la rocade périphérique, au moins partiellement, notamment dans sa partie sud, pour briser la frontière qu'elle constitue, restituer des passages entre quartiers et dégager des aires à urbaniser ; l'île du Ramier, une fois le parc des expositions parti, où il faudra conserver un espace de loisirs et aéré ; le long de la Garonne, on pourra aussi travailler sur le thème des passerelles au-dessus du fleuve ; à Sesquières, on peut envisager un ouvrage particulier comme un bâtiment-digue ou une digue-promenade. Il faut penser aussi au renouvellement de la ville existante, plus intense plutôt que plus dense.

Hubert Faure est directeur de la communication d'Airbus. Il intervient au titre du monde de l'entreprise.

Si Toulouse veut être dans le Top 20 des grandes villes européennes, il faut passer un cap, il faudra adapter les investissements à l'objectif, sinon on va rester une belle ville agréable, où il fait bon vivre, mais de province. Centre d'affaires, grand palais des congrès - c'est en amenant l'offre qu'on créera la demande - font partie des équipements nécessaires. On a montré dans le projet Toulouse-2013 qu'à Toulouse, on savait jouer collectif. Il faut continuer d'être moins fragmenté et d'investir. Université et recherche sont des éléments clé, Toulouse doit être capitale d' innovation en Europe, reposant sur trois piliers : aéronautique et spartial, santé et cancer, agroéconomie, auxquels j'ajouterais tourisme et culture.

Anne Péré est présidente de l'association des professionnels de l'urbanisme de Midi-Pyrénées. L'identité de la ville tourne autour de la Garonne et du canal, de la Ville Université plutôt que ville des campus, et de la mobilité. Il y a deux échelles importantes, celle de la métropole (la ville agglomérée, Toulouse et sa première couronne), et celle des quartiers. La Fabrique ne doit pas être une excuse pour repousser le projet urbain ; par exemple, la rue Alsace doit être refaite en harmonie avec le projet.