[…] je regarde par le hublot et je vois comme l'avion tremble. Je trouve cela bizarre ».
Quelques minutes plus tard, elle se retrouve projetée dans l'eau, en ayant auparavant « senti du courant » sur elle. « Je ne sais pas comment », explique la jeune fille de 14 ans avant d'ajouter : « Je me suis accrochée à un débris d'avion qui était à côté. J'ai pris le plus grand. J'entendais des femmes qui criaient, qui étaient à côté et qui appelaient à l'aide. Mais je ne les voyais pas de là où j'étais. »
Sous le poids de son corps le débris d'avion se retourne. Mais elle continue à s'accrocher. « Il ne faut pas que je lâche, parce que, sinon, je me noie », raconte-t-elle. « Quand je me suis retrouvée dans l'eau, je me suis dit qu'il fallait que je reste éveillée et qu'ils ne vont pas tarder à arriver. Mais je suis restée éveillée et ne je voyais rien. Alors après, je me suis endormie. Le matin, j'ai encore gardé espoir. Mais après je me suis dit, c'est bon, ils ne vont pas me retrouver ».
La jeune fille sera finallement repêchée en début d'après-midi, par les secours, après 12 heures de dérive accrochée à une planche.
Bahia Bakari a perdu sa mère dans l'accident. Marquée par ce drame, elle est suivie par deux psychologues. Elle s'appête aujourd'hui à faire sa rentrée au collège, en classe de 4e. Elle a pu regagner le foyer familial en banlieue parisienne le 23 juillet après 21 jours de soins.
L'Airbus A310 de Yemenia s'était abîmé en mer le 30 juin près des côtes comoriennes peu avant son atterrissage prévu à l'aéroport de Moroni avec à bord 153 passagers et membres d'équipage, dont de nombreux Comoriens et Français d'origine comorienne.
Des éléments de l'épave de l'appareil ont été identifiés et les corps de six victimes retrouvés la semaine dernière. Les travaux de recherche, menés par le bateau français EDT ARES équipé d'un robot télécommandé pour rechercher les boîtes noires, ont débuté jeudi sur la zone du crash.