La Haute-Garonne bénéficie d'une situation socio-économique plus favorable que dans le reste de la région. Cependant l'étude conduite par l'Observatoire régional de la santé, révèle l'existence de disparités importantes à travers la précarité financière. Celle-ci est semble-t-il plus grande à Toulouse, et dans le sud du département, et en Haute-Garonne, les écarts de revenus entre les classes sociales sont également les plus importants de la région. Ainsi, plus de 10 000 personnes de plus de 65 ans perçoivent l'allocation supplémentaire du minimum vieillesse, c'est-à-dire qu'elles disposent de moins de 845 € par mois pour vivre. L'enquête qui croise les données 2 007 de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) de la Caisse d'allocations familiales (Caf) du Pôle Emploi, et du fonds Couverture maladie universelle (CMU) montre par ailleurs que sur 43 000 demandeurs d'emploi en 2007, 20 % avaient moins de 25 ans, et 24 % étaient au chômage depuis plus d'un an. Autre indicateur de la précarité, plus de 69 000 Haut Garonnais dépendent de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C). C'est ainsi qu'à Toulouse, la précarité est davantage manifeste dans certains quartiers. À titre d'exemple, 39,7 % de la population de la Reynerie et Bellefontaine est couverte par la CMUC (soit en 2007, près de sept mille personnes). Dans les quartiers Empalot, Farouette Bagatelle, 35,1 % des habitants en bénéficient, 29,3 % à Bordelongue, 55 % à Ginestous (plus de la moitié de la population) alors que le taux moyen se situe à 13,9 % dans les quartiers qui ne dépendent pas du contrat urbain de cohésion sociale (CUCS). Enfin, l'éclatement de la structure familiale influe sur l'état de santé et les besoins, avec des familles monoparentales plus précaires et dont le nombre augmente. Alors que le taux de famille monoparentale se situe à 9,9 % dans un département comme l'Aveyron (12,6 % en Midi-Pyrénées) le département compte aujourd'hui presque 14 % de familles monoparentales contre 13,1 % en moyenne en France.
Ces dernières années, toutes les études menées par les instances sanitaires indiquent une augmentation des ivresses dès l'âge de 15 ans, un phénomène plus répandu dans la région, si on le compare à la moyenne nationale. Alors qu'en France, 16 % de jeunes de 15 ans reconnaissent avoir été ivres au moins une fois au cours d'un mois, ils sont 17,4 % en Midi-Pyrénées et 19 % dans les agglomérations de 20 000 à 100 000 habitants. À 15 ans, 6,2 % de jeunes dans l'agglomération toulousaine font un usage régulier d'alcool, un chiffre équivalent aux communes rurales où 6,6 % de jeunes en consomment régulièrement. Au même âge, les indicateurs de l'Observatoire régional de la santé montrent que 18 % fument au moins une fois par an du cannabis dans l'agglomération toulousaine. En revanche, les consommateurs réguliers se situent à un seuil très en deçà, 1,5 % en ville contre 3,5 % à la campagne. Quant à la première cigarette, 28,6 % des jeunes de l'agglomération toulousaine l'expérimentent entre 11 à 15 ans.
Si la mortalité générale reste bien inférieure à la moyenne nationale dans le département, plus de 1 600 décès prématurés chaque année, surviennent en dépit des campagnes de prévention et des dépistages.
Le cancer du poumon est la première cause de mortalité et avec un taux de 13,5 % des décès prématurés, le cancer du poumon ne cesse de croître, et il représente plus du double de décès liés à des pathologies cardiaques.
Le cancer du sein représente 12,7 % des décès. Mais depuis quelque temps, l'augmentation de la mortalité par cancer du poumon se vérifie en Haute-Garonne comme dans le reste de la région et partout en France. Cette évolution est aujourd'hui qualifiée de « très préoccupante ».