Publié le
Jean-Pierre Bédéï

[…] nous pensons que c'est notre responsabilité politique de le faire », a affirmé François Fillon. Michèle Alliot-Marie qui est en charge du dossier affirme qu'elle va procéder à des consultations avant de se lancer dans l'épineuse rédaction du texte. Car se pose aussi la question de l'application concrète dans la vie quotidienne d'une loi d'interdiction générale. « Je ne sais pas comment on va faire avec les Saoudiennes qui viennent acheter sur les Champs Élysées, par exemple », s'est interrogé avec scepticisme Jean-Paul Delevoye, le médiateur de la République. Le gouvernement joue à quitte ou double. Soit il réussit son pari, et il pourra se prévaloir d'incarner avec succès, notamment auprès de son électorat, la fermeté absolue et la « préservation des droits et de la dignité de la femme ». Soit il échoue, et l'effet pourrait être désastreux car les islamistes ne manqueront pas d'exploiter un tel désaveu. C'est une sorte de bras de fer qui s'engage entre le gouvernement et des juridictions comme le Conseil d'État et surtout le Conseil constitutionnel. Nicolas Sarkozy mise-t-il sur les dernières nominations parmi les Sages pour faire pencher la balance en faveur de sa décision ? Toujours est-il que le gouvernement en choisissant l'option la plus radicale se place dans une situation délicate et met la pression sur des institutions très sourcilleuses en ce qui concerne leur indépendance.
Envie de donner votre avis ?
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner
Lancez votre recherche
Pour profiter pleinement de l'info, abonnez-vous !
ladepeche.fr