[aux Arts déco, à Paris] en 1999. C'était une tradition d'aller à Vic tous les ans. J'ai dû y aller de 2000 à 2005 ou 6. A l'époque, je dessinais beaucoup les fanfares et particulièrement la mienne car c'est très graphique, très visuel. Assez vite, je me suis dit que j'aimerais faire un livre sur ce thème mais à l'époque je ne pensais pas que je ferais de la bande dessinée. Puis je me suis replongée dans mes carnets et j'ai travaillé sur ce sujet, en écrivant petit à petit, en utilisant comme décor la feria pour tisser mon récit.
Pourquoi Vic ?
C'est une fête qui m'a marquée, quelque chose de particulier. J'avais envie de partager ça, c'était vraiment super-gai, dingue. ça a un peu changé maintenant mais c'était facile, léger ; quand tu allais à la Maison bleue, il y avait un accueil fantastique, génial.
Dans vos livres, il y a une part d'autobiographie. Là, en miroir du personnage principal, Alda, on trouve l'extravertie Josée. Vous avez mis de vous dans chacune ?
En 2004, avec une copine, on avait fait une expo de dessins de fanfares. A cette occasion-là, j'avais créé un personnage de petite fanfaronne, Josée. Josée, ça me plaisait parce qu'il y a le mot « oser ». Elle osait faire tout ce que je n'ose pas faire. Là, je voulais un alter ego à mon personnage qui est un peu timoré, en retrait…
Quand vous faites un livre, qu'est-ce qui crée le déclic ?
Bonne question. Je travaille beaucoup sur une base autobiographique, je m'adapte à ce que je rencontre, ce que je suis intérieurement. Pour « Transat », j'étais à un tournant important. Je voulais aussi travailler le dessin. J'ai lié l'histoire et le travail graphique, comme dans « Fanfare ». C'est un travail que je n'aurais pas pu faire il y a trois ans, pour la précision technique notamment. J'ai certains projets en tête et je suis trop jeune pour les faire.
Il y a effectivement des tableaux de fête très fouillés et de jolis détails comme ces bulles emmêlées quand les gens sont ivres.
Les impressions d'ivresse, c'est difficile. Comme j'ai une ligne assez claire, que je suis maniaque et précise, j'ai trouvé des subterfuges, des mots ou des lettres inversées.
On voit aussi ces déguisements incroyables.
Les déguisements, je n'en invente aucun. Les éléphants[personnages avec des têtes d'éléphant en cache-sexe, Ndlr] , ils en étaient très fiers ! J'avais pris beaucoup de notes, puis je suis allée sur les myspace des groupes.
Et vous êtes revenue à Vic ?
Oui, un jour, juste pour dessiner, à jeun, sans instrument. C'était intéressant de voir les gens se transformer. Mais c'est vraiment quelque chose à faire une fois dans sa vie.
Votre première feria ?
J'avais détesté. Il avait plu, il avait fait un temps horrible. Il y a une photo de moi où j'étais assise sur je ne sais quoi, un verre vide à la main, une tête… L'année d'après, tout le monde était enthousiaste. J'y allais sans doute en traînant les pieds. Et voilà.
Vos projets ?
Je vais me reposer. J'ai envie de faire autre chose mais je ne voulais pas enclencher de suite un autre projet. J'ai passé un an sur ce projet, ça m'a pris du temps avec une mise en couleur à l'aquarelle, à l'ancienne. Entre-temps, j'ai terminé un livre pour enfants prévu pour la rentrée. Je suis en co écriture avec un dessinateur, Fabrice Parme. J'ai besoin de me ressourcer, et puis ça va être l'été.